La société de nos jours est-elle propice à un amour épanoui ? 

L’amour est un sentiment qui est des plus purs et sincères que l’on puisse connaître au cours de notre vie. Mais il est également la source de bien des malheurs. C’est un sentiment qui développe en nous des émotions desquelles dépendent notre bonheur, notre état émotionnel et notre vie : un attachement unique avec une personne que nous choisissons. L’amour est donc l’art de profiter pleinement avec une personne de ce qu’elle a à offrir et vice versa ; cette liaison aboutit donc à une existence vertueuse. Cependant, pensez-vous que l’amour est une existence qui se doit d’être vertueuse et contribuer au développement de chacun·e ?  Cette personne conditionne dès lors notre perception du quotidien car l’on voit la vie qu’à travers le prisme de l’autre, et nous devenons dépendant·e·s de cet être dont la présence nous est si vitale. L’amour est donc un sentiment qui se développe entre deux personnes et qui est issu de cette relation.  

Comme le dit ci-dessous Mona Chollet, l’amour peut être décrit de la façon suivante : 

« En faisant s’entremêler deux existences, l’amour met en commun la sagesse accumulée, les histoires, les ressources, les héritages, des manières de profiter de la vie, les amis, les pays. Il démultiplie les connexions, les possibilités. Dans notre identité, il ouvre des portes dont nous ne soupçonnions même pas la présence. Il dépose à nos pieds la possibilité d’une nouvelle vie.»

Mona Chollet, Réinventer l’amour.

Cependant, cette mise en commun met-elle en péril notre individualité ? Est-ce que nous confondons notre personne avec notre couple ? Serait-ce donc un danger pour notre personnalité et donc pour notre intégrité ? Le sentiment d’appartenance qui se développe au cours de la relation est-il en soi un problème dans les relations amoureuses ? 

Lors de cette union entre deux personnes, des sentiments de dépendance peuvent se développer selon la relation dans laquelle on s’engage. Ces sentiments de dépendance sont souvent introduits par des biais mis en place par la société dans laquelle nous vivons. La femme est souvent apparentée à une personne ayant besoin de la présence d’un homme pour pouvoir évoluer et donc possède au sein de la société une place dite de « faiblesse » comparé aux stéréotypes de l’homme par excellence dit fort. Ce biais introduit donc deux idées erronées : la femme se situe dans une position de faiblesse et donc nécessite qu’on prenne soin d’elle, ainsi que l’homme se doit d’être fort et ne pas être source de problèmes. Ces idées ne permettent pas aux individus de la société de se développer pleinement car on associe des idées à des personnes de la société. L’homme n’est donc pas poussé à développer son côté sentimental et la femme sa personnalité à travers laquelle elle s’affirmera. Les relations dès lors ne peuvent pas s’épanouir et doivent s’émanciper du cadre mis en place afin de pouvoir se développer pleinement. Comment cette société nous dicte-t-elle ce que l’on doit faire, et comment réagir à ces propos ? Comment doit-on changer afin d’être plus épanoui et déconstruire les normes établies ? 

La société, à travers les stéréotypes liés à notre vie amoureuse et sentimentale, a inculqué des valeurs au fil des années, qui nous mènent à vivre une existence dite diminuée. Mona Chollet écrit, dans son essai Réinventer l’amour :  

« On éduque les femmes pour qu’elles deviennent des machines à donner, et les hommes pour qu’ils deviennent des machines à recevoir.»

Mona Chollet, Réinventer l’amour.

On a donc historiquement et culturellement incorporé aux mœurs de la société que l’homme dans le couple est le patriarche et donc se veut par essence le chef du foyer qui ne doit que recevoir et apprécier, alors que la femme sera donc vouée à combler les souhaits et désirs de l’homme considéré par la société comme étant le « chef » du foyer. La relation amoureuse s’en retrouve impactée et ainsi, de façon inhérente, l’amour dans le couple ne peut plus exister de façon pérenne car il y existe cette asymétrie dans le couple. Le cadre dit propice au développement de ce sentiment précédemment évoqué disparaît. 
 
Comment faire évoluer nos relations pour éviter ces asymétries dites légitimes dans la société où nous vivons ? Comment aboutir à un équilibre qui participerait pleinement au développement de chacun·e en tant qu’individu dans sa globalité ? Il nous faut agir et ne pas laisser l’amour être détruit par ces cadres établis par la société dans laquelle nous vivons. ■

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