Des Atomes Froids aux Moments Échauffés : Mon Engagement Olympique

Des Atomes Froids aux Moments Échauffés : Mon Engagement Olympique

Et si, le temps de quelques semaines, je mettais de côté mon travail autour des mémoires quantiques, des cours de SupOptique et de ma vie associative… C’est ce que j’ai décidé de faire, cet été, lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Un monde sportif, festif et totalement hors du temps, s’est offert à moi.

Perché sur ma chaise haute au Stade de France

Je ne pensais pas pouvoir vivre une telle expérience lorsque je me suis inscrit pour devenir Volontaire aux JOP en mars 2023. J’étais au plein milieu de mes études en prépa à Saint-Louis lorsque j’ai reçu un mail indiquant l’ouverture des candidatures. C’était pour moi une simple pause entre toutes ces révisions, un petit temps pour respirer, me projeter dans l’avenir, et quelques secondes d’imagination de mon probable futur uniforme. J’ai alors rempli un formulaire, et j’ai répondu à une centaine de questions pour cerner ma personnalité et mes compétences d’antan.

Je me souviens à l’époque avoir encouragé mes ami.e.s et ma famille à candidater. Bien évidemment, ma mère n’a pas eu besoin de mon discours qu’elle avait déjà candidaté ! Je tiens visiblement d’elle cette volonté de servir et d’accompagner, elle qui travaille en Mission Locale. C’est ce sens du service qui m’accompagne chaque jour, et qui m’a également suivi à SupOptique puisque je m’implique énormément dans la vie de l’école et sa vie associative. J’y retrouve un mini-JOP à échelle de laseristes en quelques sortes.

Les concours se sont passés, j’ai découvert les soirées SupOpticiennes et la vie en école d’ingénieur lorsque soudainement, en novembre 2023, le programme des Volontaires revient vers moi pour me signifier que ma candidature a été retenue ! C’est alors le début d’une fabuleuse aventure… Les JOP se rapprochent et mon image du futur se peint de plus en plus, prochaine étape : la rencontre avec toute l’équipe de 45 000 volontaires (dont moi et ma chère mère !!!) le samedi 23 mars à La Défense Arena. Je prends mon mal en patience et je continue de découvrir SupOptique et mon travail en entreprise.

Retrait de ma tenue de Volontaire, de mes accréditations et de mes titres de transport

Me voici en mars 2024, je rencontre mes camarades volontaires et je me dis une chose : “Qu’est-ce qu’on est beau !”. Une aura dégageait du lieu tellement tout le monde était prêt à ouvrir grand les jeux. Je ne voyais que de merveilleux sourires sur le visage de tous. Ce qui les rendait encore plus beaux, c’était notre grande diversité, dont on peut être fier ! C’est ce jour-là que tout commençait à se concrétiser : j’ai découvert mon uniforme (je dois avouer que le bob était une fabuleuse surprise) et les prochaines étapes de mon extraordinaire parcours.

J’enchaîne les formations en ligne jusqu’à début juillet. Certaines étaient très générales, d’autres tournées vers les premiers secours, et quelques-unes m’expliquaient en détail mes futures missions. Le 3 juin, c’était pour moi la cerise avant le gâteau si je puis dire. C’est ce jour que je suis parti récupérer mon uniforme. Il le fallait bien puisque quelques semaines plus tard, le 21 juillet précisément, j’avais rendez-vous au Stade de France.

Paris s’était petit à petit mise aux couleurs des JOP et le Stade de France ne faisait aucune exception. Je marche dans la rue, entouré de centaines de volontaires, direction notre lieu de mission. En arrivant sur place je récupère quelques cadeaux : mon goûter, mais surtout ma gourde et ma montre de volontaire. Moi qui adore le merch, j’étais servi ! Je passe l’après-midi à rencontrer tout un beau monde, visiter mon stade, marcher sur le terrain, découvrir mes missions… On dansait, chantait, papotait… Tout est passé si vite…

Sur le terrain du Stade de France
Photo de groupe des Volontaires STA

Quelques jours plus tard arrivait la cérémonie d’ouverture. Étant membre du Club Paris 2024 à l’époque, j’ai été invité à assister à la cérémonie sur place, le long de la Seine. Ce sont de belles et chaleureuses larmes que j’ai lâchées devant ma maman et mes amies qui ont pu m’accompagner, lorsque j’ai compris que mon travail allait bientôt commencer. J’avais le plus beau travail du monde : rendre heureux !

Mon bénévolat commença alors. Pour les Jeux Olympiques, j’étais Volontaire – Équipier Services aux Spectateurs. Cela signifie que j’étais auprès des spectateurs. Chaque jour j’avais une mission différente. Je pouvais me retrouver aux abords du Stade, sur ma chaise haute et avec mon mégaphone, pour accueillir tout le monde et donner différentes informations. J’étais le premier sourire que les personnes voyaient. Je prenais des photos avec eux et je les guidais. Il m’arrivait également d’être dans les gradins, à placer tout le monde et veiller à ce que tout se passe bien. Autrement, je pouvais aussi accompagner les personnes en situation de handicap, ou bien même tenir le guichet d’information.

Aux abords du stade
Avec des (beaux) spectateurs

Mais le poste que je préférais se trouvait aux tripodes. Vous savez, ces petits portiques où vous scanniez vos billets. J’adorais cet endroit puisque j’interagissais avec tout le monde et je réglais différents problèmes. J’avais l’occasion de voir les plus beaux déguisements de supporters ! Je me débrouillais toujours pour être sur une des portes qui fermait à un moment, et j’étais alors redistribué dans le stade. Cela veut dire que j’étais libre de faire ce que je voulais : accéder à toutes les parties du stade avec mon accréditation, voir les compétitions de rugby et d’athlétisme (on me voit d’ailleurs sur une célèbre vidéo d’un perchiste français…). Je profitais de chaque moment et je n’hésitais pas à me rendre utile quand il le fallait. Après tout, j’étais surtout le dernier sourire, avant le lendemain, que voyaient les touristes du monde entier.

Quelques photos d’équipe

Je vivais d’incroyables choses mais mes journées étaient très vite longues et épuisantes. Je terminais souvent à 1 heure du matin. Heureusement pour moi, j’avais le droit de me reposer au Centre des Volontaires dans le stade. Il y avait des transats, des canapés, des jeux, des télévisions, des stands photos, des murs souvenirs, et j’en passe… C’était une maison dans ma maison qu’est le stade. Je m’y sentais chez moi. J’y ai pu faire de très belles rencontres, même si certaines n’étaient que momentanées. Je pouvais tisser des liens pendant la pause repas également. Il fallait se rendre dans un bâtiment juste en face du stade. Je n’ai pas eu beaucoup de chance puisque sur mon site, il n’y avait que des repas froids pendant les Jeux Olympiques. Néanmoins, ma maman, qui a fait la même mission sur le même site, a eu des repas chauds pendant les Jeux Paralympiques !

Petits mots doux au Centre des Volontaires
Pause midi lors de la finale France-Fidji au rugby à 7

Chacune de mes journées était différente et à chaque fois plus incroyable que la précédente. J’avais parfois droit à des pins en aidant des spectateurs ou des athlètes. J’ai également fait des échanges de biens avec des policiers, des gendarmes et des pompiers. Je fais une belle collection de tenues. C’est assez étonnant d’ailleurs, c’était la première fois de ma vie que je parlais à autant de forces de l’ordre et de soldats du feu ! Nos interactions étaient très intéressantes, menant parfois à de belles amitiés !

Photo avec l’athlète Dominic The Raven et nos collections de pins

Les Jeux Olympiques se sont peut-être terminés, mais le moment était venu pour les Jeux Paralympiques. Cette fois-ci, j’avais une toute autre mission : Volontaire – Équipier Cérémonie – Athlète 13. Je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire, et on ne me donnait aucune information. J’ai découvert ce dont il s’agissait 2 jours avant la cérémonie d’ouverture. J’ai été convoqué sur place et c’est à ce moment que j’ai appris que je serai (assistant) porte-drapeau. Je me suis alors entraîné pendant 2 jours, en conditions, à porter le drapeau d’Aruba ! Il fallait maîtriser les lieux, les consignes, le tempo, l’organisation de la cérémonie, les placements etc… C’était incroyable de pouvoir descendre les Champs Élysées et tourner autour de la Concorde. J’ai pu apercevoir l’envers du décor et c’était tout à fait mémorable (notamment lorsque j’ai pu voir une phryge tomber aux répétitions haha…) !

Le Jour-J arrive et je défile donc lors de la cérémonie d’ouverture. J’ai pu échanger avec différentes délégations et notamment mon athlète d’Aruba. Il a fallu arriver tôt sur place, accueillir tous ces champions et championnes, se mettre en place, expliquer le déroulement à mon athlète et ses accompagnateurs… J’avais pour mission de porter le drapeau si l’athlète ne s’en sentait pas ou plus capable et de donner le rythme. Mon athlète était en mesure de porter le drapeau, je me suis alors mis derrière lui pour la pré-parade et la parade. Lors de la pré-parade, j’ai quitté le mouvement puisque la délégation m’avait indiqué où se trouvait leur famille. J’ai couru vers eux, je me suis penché au-dessus des barrières et devant les gendarmes pour récupérer des drapeaux du pays. J’ai pu finir la pré-parade et faire la parade télévisée avec mes petits drapeaux.

Puisque ma délégation était toute petite, on m’a vu au premier plan ! Chaque seconde, chaque musique, chaque moment provoquait des frissons dans tout mon corps. C’était pour moi le plus beau des cadeaux après mon bénévolat aux Jeux Olympiques. J’ai raccompagné mon athlète à sa place pour la fin de la cérémonie, et j’ai remonté les champs pour aller au théâtre du rond point – qui était devenu mon Centre des Volontaires – pour regarder la fin de la cérémonie d’ouverture. J’écris d’ailleurs ce texte depuis mon bureau, et j’ai sous les yeux le drapeau d’Aruba que sa famille m’a offert…

Passage à la télévision !

Je suis comblé d’avoir pu vivre tout ce que je viens de vous décrire et les petites choses que je n’ai pu vous décrire cette fois-ci. J’ai trop d’anecdotes à raconter… Il n’y a rien de plus précieux au monde que de sentir que son travail est utile et rend le monde meilleur. Ici, j’ai pu donner le sourire aux plus grands et aux plus petits. J’ai été ravi de recevoir leurs chaleureux remerciements. Leurs sourires resteront gravés dans ma mémoire, et j’espère que les miens également. Ce n’était pas parfait tous les jours, il y a parfois eu des problèmes, j’ai parfois ressenti les limites du système, je ne pouvais parfois pas venir en aide puisqu’on me bloquait ou qu’on me manquait de respect, mais je reste convaincu que le bénévolat est fondamentalement important, enrichissant, et beau. Je me battrai pour tous et je viendrai en aide à tous, puisque c’est la philosophie que l’on m’a inculquée et c’est celle que je trouve la plus pure. Les JOP de Paris 2024 sont peut-être terminés, mais il existe de nombreuses associations dans lesquelles s’investir. Je le fais au travail mais aussi à l’école et dans la vie quotidienne.

J’espère que nos chemins se croiseront dans ce bel univers qu’est le bénévolat, et d’ici là, vous me verrez peut-être aux JOP d’hiver de Milano Cortina 2026 (eh oui, j’ai déjà candidaté !), où une fois encore, je mettrai de côté mon travail et mes atomes froids. ■

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