Retour sur la séance de théâtre-forum des 2A
par Sylvie Lebrun (référente égalité H/F à l’Institut d’Optique) | Le Paraxial n°19 – 6 mars 2024
En passant devant les salles S2.11 et S2.03 vendredi 17 novembre et vendredi 1er décembre derniers vous avez peut-être entendu des bruits de Ola et de la musique à pleins tubes, et vous vous êtes peut-être questionné sur leur origine… Il s’agissait d’une séance de théâtre-forum avec les 2A et la compagnie Atelier Cigale sur le thème des violences sexistes et sexuelles (VSS) en milieu étudiant. Après les 2AP mi-novembre, c’était au tour des 2AS et des 2AB début décembre de bénéficier de cette sensibilisation.
Le principe du théâtre-forum est le suivant : les acteurs et actrices jouent une première fois une situation dont le déroulement est problématique. La seconde fois, l’animatrice invite les spectateurs et spectatrices à interrompre le fil de la scène et à remplacer l’un des personnages pour en changer le cours et améliorer la situation. Cette expérience originale offre un espace pour s’exprimer en public sur des sujets de société, une occasion pour oser prendre place sur une scène avec des acteurs et actrices, pour improviser, tester des solutions, le tout sans pression. Une sorte de TP géant.
Les scènes proposées, conçues par la troupe avec des élèves-ingénieur·es d’une autre école, reprennent des situations réellement vécues et abondent de détails plus ou moins visibles. Les violences abordées vont du sexisme ordinaire à l’agression sexuelle ou au viol. Chaque scène est un concentré de situations de la vie de tous les jours des étudiant·es.
Quatre scènes ont été représentées : la première se déroule pendant une soirée BDE lors de laquelle un élève particulièrement alcoolisé drague lourdement une étudiante. La deuxième scène met en situation un professeur offrant un florilège de propos et comportements sexistes à un amphi. La troisième se déroule en entreprise, avec un responsable de stage pratiquant sans complexe mansplaining, manterrupting, discrimination sexiste et réseautage masculin. Le dernier tableau montre enfin comment une situation peut être analysée très différemment par l’agresseur et par la victime.
Les interventions spontanées des élèves, ont rythmé l’ensemble des scènes. L’animatrice a relevé plusieurs « moments d’anthologie », selon ses termes, notamment lorsque les étudiantes se sont levées en rébellion contre le professeur de la deuxième scène, et ont fini par quitter le cours, soutenues et suivies par une bonne partie des étudiants.
L’ambiance était faite de rires, d’échanges bienveillants, de silences qui en disent long,d’indignations, de larmes retenues parfois. Cette sensibilisation a permis, nous l’espérons, une prise de conscience que les violences sexuelles et sexistes sont l’affaire de toutes et tous.
Un grand bravo à toutes et tous pour vos talents d’improvisation !
Pour illustrer ces propos, voici quelques extraits de témoignages d’étudiants et d’étudiantes reçus après leur séance :
