Vivre le rêve américain: c’est possible avec le V.I.E.

Depuis plus d’un an, Bérénice Renard, ancienne élève de Supoptique, est en V.I.E. dans la filiale américaine d’Imagine Optic à Boston. Découvrez dans cet article ce que veut dire cet étrange acronyme.

Le Volontariat international en entreprise, c’est LE bon plan pour travailler à l’international, notamment aux États-Unis. 

C’est un contrat qui permet aux jeunes (18-28 ans) d’être recruté.e.s par une entreprise française dans une de ses antennes à l’international, celle-ci bénéficiant de subventions de l’État. Tout le monde y gagne. C’est un contrat de 24 mois maximum, une fois dans sa vie, et dans la même entreprise. Aux États-Unis, il est limité par le visa à 18mois. 

En avril 2022, j’étais ingénieure en Recherche et Innovation chez L’Oréal lorsque j’ai reçu via le réseau d’Alumni un mail présentant l’offre d’Imagine Optic. Cinq mois plus tard, je commençais ma formation technique dans les locaux d’Orsay et j’ai débarqué à Boston la veille de Thanksgiving. 

Plus d’un an plus tard, je sais que c’est une des meilleures décisions que j’ai prise de ma vie. 

Imagine Optic développe et commercialise des systèmes de métrologie optique, principalement des analyseurs de front d’onde (Shack-Hartmann) et des miroirs déformables.

L’analyse de front d’onde donne accès en temps réel aux aberrations optiques introduites par un système et permet donc par exemple de mesurer précisément l’état de surface d’un miroir (λ/100nm RMS), aligner un système complet ou collimater un faisceau. En effet, un faisceau est collimaté lorsque son rayon de courbure est infini, ce paramètre étant donné par l’analyseur. Grâce à son logiciel sophistiqué, le Shack-Hartmann d’Imagine Optic est aussi capable de calculer la PSF, la MTF et le M2.

« Notre mission est de délivrer et de maîtriser la phase, l’un des quatre paramètres fondamentaux du champs électrique, avec la plus haute précision et robustesse »

Samuel Bucourt, CEO & co-founder. 

En binôme avec un miroir déformable, ils constituent une boucle d’optique adaptative. Celle-ci permet de s’affranchir par exemple des turbulences atmosphériques. Et pas que ! Une boucle d’optique adaptative peut être utilisée pour compenser les aberrations de l’œil et ainsi améliorer drastiquement la résolution des instruments d’imagerie rétinienne : c’est ce que commercialise Imagine Eyes, la petite sœur d’Imagine Optic. 

Imagine Optic est une entreprise SupOp-made, fondée en 1996. Elle est présente aux Etats Unis depuis plus de dix ans et il y a aujourd’hui trois commerciaux répartis sur tout le territoire américain. 

Moi je suis « ingénieure d’application et support ». Concrètement, je travaille avec l’équipe commerciale dans les phases d’avant-vente afin d’aider le client à définir son besoin. Dans certains cas, je réalise par exemple une campagne de mesures d’échantillons et je produis un rapport de faisabilité. Typiquement, cela permet de prouver que nos instruments sont capables de faire la mesure demandée (ou non). 

Je participe à des salons notamment Photonics West à San Francisco, la plus importante réunion annuelle des actrices et acteurs de la Photonique (24,000 participant.e.s en 2024). Lors des salons, je suis d’une part responsable du fonctionnement du matériel de démo sur le stand et d’autres part je présente nos produits aux visiteurs intéressés. 

J’interviens également en phase d’après-vente soit pour faire des installations chez les clients lorsque se sont des systèmes complexes, soit comme point de contact pour les clients lorsqu’ils ont des problèmes techniques ou des questions. 

En plus de tout ça, je produis du contenu marketing pour le site américain afin d’améliorer notre visibilité en ligne aux Etats-Unis: blog post

Qui dit petite entreprise dit grande variété de missions, et c’est ça qui me plaît : je ne m’ennuie jamais ! Le marché Américain de la Photonique est très dynamique et se développe très rapidement, les clients sont très réactifs et exigeants, ce qui me pousse à l’être moi aussi et à sortir de ma zone de confort. 

J’apprends tous les jours et dans tous les domaines, de la technique aux relations commerciales grâce à une équipe d’experts passionnés et technophiles. Mais j’apprends aussi la gestion d’un site web et la rédaction d’articles scientifiques. 

Vous l’aurez compris, c’est un sans faute pour l’expérience V.I.E chez Imagine Optic / Axiom Optics à Boston. 

Évidemment, n’hésitez pas à me contacter:


Malgré les 5500km nous séparant de Boston, Le Paraxial a réussi à s’entretenir avec Bérénice Renard lors d’un court passage en France afin de lui poser quelques questions supplémentaires.

Bérénice Renard : Après mon BAC S, je ne savais pas trop quoi faire et comme je n’étais pas trop mauvaise en sciences, j’ai naturellement été dirigée vers la prépa de mon lycée, à Blaise Pascal à Orsay. Je pense que je n’étais vraiment pas adaptée au côté compétition et au rythme très soutenu qui va avec, j’ai donc décidé d’arrêter au bout d’un an. Etant à proximité de l’Université Paris Saclay, j’ai pris connaissance grâce à mon entourage de la double License Mathématiques-Physique que propose la fac d’Orsay. J’ai donc passé deux années dans cette formation, et j’ai adoré ! Cela m’a permis de reprendre confiance en moi et de découvrir une méthode d’enseignement différente à laquelle j’étais bien plus adaptée. Et je n’ai pas fait la troisième année de licence : j’ai passé le concours de Supop à la fin de la deuxième année et je l’ai eu. À Supop, j’ai suivi la filière Classique. Et ensuite je suis fière de dire que je suis allée à Saint-Étienne et que j’ai adoré ! Même s’il y a eu le Covid pendant ma deuxième année, j’ai quand même passé du temps à Sainté et j’ai beaucoup apprécié l’équipe enseignante et l’ambiance stéphanoise. C’est vraiment un choix que je ne regrette pas !

BR : Quand j’étais en 1ère année à Palaiseau, Mathieu Hébert est venu nous présenter la formation de Saint Etienne et notamment les cours qu’il enseigne. J’ai adoré l’écouter parler de colorimétrie et des méthodes de métrologie de l’apparence qu’il illustrait à travers l’exemple de l’étude des œuvres d’art. Donc je me suis dit « Saint-Étienne : pourquoi pas ».  J’ai été ravie de découvrir bien d’autres cours passionnant, enseignés par des passionnés comme évidemment l’Optical Design par Thierry Lépine.  

BR : C’est vrai qu’on n’entend pas beaucoup parler du V.I.E à Supop. Quand j’ai fait mon stage de fin d’étude chez L’Oréal – que j’ai adoré d’ailleurs – il y avait une autre stagiaire qui cherchait V.I.E. dans son domaine à elle, mais ça a planté une graine dans ma tête. Alors quand j’ai reçu quasiment un an plus tard le mail d’Imagine Optic par les Alumni je me suis dit que c’était une formidable opportunité. En plus, tout me plaisait dans l’offre. J’allais finir mon CDD donc tous les feux étaient au vert, timing parfait. J’ai vraiment eu de la chance.

BR : Alors déjà parce que c’est une entreprise dont j’avais entendu parler par le réseau des anciens et je savais que c’était une entreprise assez familiale avec une ambiance sympa. Je savais que j’allais continuer à apprendre en optique, chose dont j’avais l’impression de m’éloigner quand j’étais chez L’Oréal. Et en étant entourée d’experts, passionnés par la physique, je me suis dit que j’allais pouvoir développer mon expertise technique.

BR : Et bien écoute, bizarrement je n’avais pas tant d’attentes que ça. En fait j’étais déjà allée une fois aux États-Unis à Los Angeles en Californie donc j’avais déjà eu le choc « tout est grand, tout est gros, tout est démesuré ». En ce qui concerne Boston, beaucoup de personnes autour de moi y étaient déjà allés et m’avaient dit que c’est une ville géniale parce que c’est un environnement assez intellectuel et très stimulant. Effectivement le terreau est assez fertile : tu rencontres des gens qui sortent du MIT ou Harvard, qui vont monter leur boite. J’ai aussi été surprise de voir la place qu’occupe le sport dans la vie des gens, été comme hiver ils.elles font leur petit jogging ou du vélo. Les gens ont un mode de vie super sain en fait. Boston c’est une ville très propre et très safe. C’est complètement l’opposé de ce que l’on peut imaginer. On n’y mange pas que des frites et des burgers, c’est même très simple d’avoir un régime alimentaire végétarien (ouf !) et j’ai même couru un semi-marathon ! J’avais effectivement peur avant de partir de ne pas trouver un mode de vie en accord avec mes valeurs, et c’est finalement tout le contraire, j’adore la vie que j’ai ici. 

BR : Exactement. Après ça change quand même un peu, mais comme pour tout on s’habitue. Par exemple, pour l’anecdote, la première fois que je suis arrivée au supermarché j’ai attrapé un oignon, il faisait la taille de ma main. Plus sérieusement, la plus grosse différence dans mon mode de vie est la fréquence à laquelle je prends l’avion. Forcément pour rentrer en France c’est obligatoire, mais pour voyager au sein même du pays, qui est immense, l’avion est quasiment obligatoire aussi. Il faut dire que le réseau ferro-viaire n’est pas aussi développé qu’en France et qu’il reste lent. Par exemple pour aller à NYC depuis Boston c’est quatre heures en train comme en bus alors qu’en France on parcourt bien plus de kilomètres en quatre heure de train que de bus.

BR : Déjà, j’avais fait 3 mois de formation technique en France chez Imagine Optic à Orsay donc j’avais pu échanger rapidement avec l’équipe US avant de débarquer. Quand je suis arrivée, Philippe, mon responsable, est venu me chercher à l’aéroport, sympa ! Ensuite c’était assez spécial parce que le lendemain c’était Thanksgiving donc férié. Pour la petite histoire, il m’a invitée chez lui donc pour mon premier jour j’ai vraiment plongé dans la vie américaine. Tout s’est tout de suite bien passé ! Mais il faut quand même noter que là-bas tout va vite. Par exemple, j’ai perdu l’habitude de mettre les formes à la française : « bonjour, j’espère que tu vas bien, blablabla, meilleures salutations ». Aux Etats-Unis c’est vraiment « Où est ça ? Comment on fait ça ? », on va à l’essentiel. Ce que j’adore c’est que tant les clients que les personnes avec qui je travaille à Imagine Optic sont tous passionnés. 

BR : C’est une bonne question. Je pense que ce qui me plait le plus pour la forme c’est de faire plein de choses différentes. Donc faire un peu le côté commercial, le côté support produit, les conférences, et je fais aussi un peu de marketing. Je fais vraiment plein de choses différentes. Et pour le fond je pense que c’est vraiment la relation client que j’aime beaucoup puisque les gens sont très curieux et ils nous apprennent aussi beaucoup de choses : ce n’est pas que dans un sens ! J’apprends tous les jours. Moi je travaille en binôme avec les commerciaux donc je les regarde faire avec chacun leur propre manière de fonctionner et de vendre. 

BR : Ce qui me sert le plus ce sont les cours de conception optique, d’optique géométrique : tout ça c’est quand même la base. Parfois j’aimerais bien refaire un ou deux cours ça me ferait du bien. Donc oui évidemment la conception optique c’est très important parce que nous on étudie les fronts d’onde donc l’étude des aberrations c’est très important, je m’en sers tous les jours. Aussi, on le dit souvent mais la vie associative c’est très important : pouvoir assister à des conférences, échanger. Tous ces cours qui sont un peu extra apportent énormément à la formation. Et puis bien évidemment les cours d’anglais sont super importants, surtout pour les États-Unis. Mais tous les cours un peu annexes où on sort de sa zone de confort sont très intéressants. Et je tiens à souli-gner qu’étonnamment les TPs d’électronique me servent plus que ce que j’aurais pensé !

BR : Alors c’est différent bien sûr. Ce n’est pas si compliqué puisqu’on peut communiquer facilement. Pour moi le plus compliqué c’est le décalage horaire (-6h) parce que tu ne peux pas appeler les personnes le soir parce qu’elles dorment : à partir de 18h il n’y a plus personne. De leur côté, mes proches ont compris que je suis épanouie, ils préfèrent me voir heureuse loin plutôt que moins heureuse près je pense.

BR : Foncer. Ne pas se poser de questions. L’avenir dure longtemps, tu n’es pas obligé.e de trouver tout de suite un CDI tu as le temps de mettre en place ta carrière, tu as le temps de vivre les choses les unes après les autres. Donc soyez ouvert.e.s aux opportunités et suivez votre intuition et vos envies. Si vous n’avez pas encore d’opportunités mais que vous avez très envie de partir vivre à l’étranger, évidemment il ne faut pas hésiter à consulter le registre des anciens, notamment parce qu’il est aussi classé par localisation. Ou bien même utiliser LinkedIn, taper « Institut d’Optique [pays] » et contacter les personnes qui apparaissent, ça marche bien. Aussi, les candidatures spontanées fonctionnent bien ; de dire « moi je viens de Supop j’ai vu que votre entreprise française a une antenne à l’internationale, avez-vous envisagez le contrat V.I.E ? ». Soyez moteur dans votre recherche d’emploi. Bref, le conseil à retenir : n’hésitez pas ! On apprend tellement en vivant à l’étranger tant sur soi et que sur la vie en entreprise, les autres. Soyez prêt·e·s à bousculer vos habitudes et votre quotidien, bousculer ça fait avancer, non ? 

Ce parcours incroyable est né d’un mail des anciens. Alors pour ne manquer aucune opportunité: cotisez SupOptique Alumni !

www.supoptique-alumni.com

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